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Have you met Nicole Locher ?

lochers1Pratiquement deux années se sont écoulées depuis le dernier “Have you met ?” publié ici… Pour revoir toutes ces interviews de personnes que j’admire et ai eu la chance de rencontrer, c’est par là ! Aujourd’hui, j’ai l’honneur de reprendre ce thème de blog qui m’est cher, grâce à la géniale créatrice de t-shirts, sweat-shirt Locher’s, qui vous avez déjà vu passer un bon nombre de fois sur mon blog. Nicole vient de lancer sa toute nouvelle collection, et un premier article “look” avec un de ses sweat-shirts arrive sous peu. Le fait que nous nous soyons rencontrées par le biais de notre collab au départ uniquement professionnelle, m’a donné envie de vous présenter la femme hilarante, unique et adorable derrière la marque.
J’espère que ce portait sous forme d’interview lui fera honneur et que vous aurez un aperçu de sa personnalité que j’aime tant…

Qui est-tu Nicole ? / Who are you Nicole ?

J’ai grandi dans un village de montagnes suisse où vivent environ 2000 personnes, ce qui équivaut à se rendre sur Mars, pour quelqu’un qui vivant dans une grande ville. Mais c’était parfait pour moi et j’ai adoré. J’ai 6 frères et sœurs et nous sommes tous les meilleurs amis, j’ai également une fille appelée Marlène qui a 7 ans et est la plus cool, la plus drôle, la plus douce et la plus “badass” petite personne que j’ai jamais rencontré. Nous sommes nées le même jour et avons la même date d’anniversaire avec ma Maman, donc cela fait 3 générations nées à la même date ! J’ai deux pieds de tailles différentes (41 et 42,5) j’adore danser, chanter (même si je n’excelle pas dans ce domaine) j’adore les vieux films en noir et blanc, les claquettes. Je voulais devenir un archéologue après avoir vu Indiana Jones, je suis très gourmande de sucre. Globalement j’aime la nourriture et je pense que les gens ne devraient pas se mettre au régime, mais profiter de la vie. J’aime beaucoup les pois, les flèches, les pivoines; j’adore les fleurs en général, les méduses sont vraiment cool, “Au clair de la lune” est probablement ma chanson préférée de tous les temps, j’aime les couleurs gris, ivoire, blanc, moutarde et pêche, bref les couleurs pâles en général.
J’aime bien faire du tri, je suis bizarre mais j’aime organiser mes affaires, même si je perds tout le temps mon téléphone , j’essaie de voir le positif dans tout et tout le monde. Je ne me prends pas au sérieux et je dis souvent “FUCK” et “SHIT”, même devant ma fille…. désolée Marlène, ta maman est mauvaise mauvaise mauvaise…

I grew up in a Swiss mountain village with about 2000 people, which would be like going to Mars from someone that lived in a big city. But it was perfect for me and I loved it. I have 6 brothers and sisters and we are all best friends, have a daughter called Marlène who is 7 and about the coolest, funniest, sweetest and most badass little person I have ever met AND we share the same birthday together with my mom as well so that would make it 3 generations, I’v got two different sized feet (41 and 42,5), love to dance, love to sing (also I’m not very good at it), love old black and white photography and movies, love tap dancing, wanted to become an archeologist after I saw Indiana Jones, have a terrible sweet tooth, love food and think that people should not diet but enjoy life. I really like polka dots, and arrows, love peonies but just love flowers in general, Jellyfish are really cool, “Au clair de la lune” is probably my all time favorite song ever, I like grey, cream, white, mustard and pale peach, I like pale colors in general.
I like to line things up, sorting stuff, I’m weird but I like things to be organized but I am forever losing my phone, I try to see the positive in everything and everyone, don’t take myself too seriously and say FUCK and SHIT a lot, even in front of my daughter…. sorry Marlène, momma is bad bad bad….

lochers2lochers7_replace Quel a été ton parcours professionnel, avant de te lancer dans la création de sweat-shirts et t-shirts brodés ? / What was your professional background before embarking on the creation of embroidered sweatshirts and t-shirts ?

Croyez-le ou non, j’ai terminé mes études de professeur des écoles en Suisse à l’âge de 24 ans, mais je savais que ce n’était pas ce que je voulais faire pour le restant de ma vie (les enfants me remercieront plus tard). J’ai donc déménagé à San Francisco et ai étudié le graphisme, j’ai rencontré mon mari là bas et nous avons déménagé à Paris, la ville de toutes les choses que j’aime : les vieilles dames à la mode, les petits cafés, les pâtisseries, les boutiques de fleurs et les choses anciennes… J’ai toujours voulu combiner mes deux passions pour le design graphique et la Mode. Comme j’ai tendance à jurer comme un charretier et avoir l’esprit tordu, ça ne m’a pas pris longtemps pour m’inspirer et commencer à créer mes tops et mon univers autour de ça. Je n’ai jamais étudié dans une école de mode, mais j’ai appris sur le tas, parce que quand vous avez assez d’amour et de passion pour quelque chose, vous mettez tout votre cœur et votre âme là dedans. Apprendre devient facile.

Believe it or not I finished my studies as an elementary school teacher in Switzerland when I was 24 but knew that this wasn’t what I wanted to do for the rest of my life (the kids will thank me later) so I moved to San Francisco and studied Graphic Design, found my honey there and moved to Paris, the city of all things I love : fashionable old ladies, little cafes, pastries, flower shops and old stuff… I always wanted to combine my two passions Graphic Design and Fashion and since I have a terrible foul mouth and a dirty mind, it didn’t take me long to get inspired and start creating my shirts and the world around it. Never been to a fashion school but learned by doing because when you have enough love and passion for something, you’ll put your heart and soul into it. It becomes very easy to learn.

lochers3 lochers4La broderie est-elle une passion de longue date ? / Is embroidery a long-time passion?

Oh ouiiiiiii !! J’adore la broderie. En fait je suis complètement obsédée par ça et je trouve ça exaltant d’en trouver parfois sur les mouchoirs de mes grands-mères, ou sur les nappes. Je trouve ça dommage de les reléguer au fond d’un tiroir sombre, pour les sortir seulement de temps en temps. J’ai donc décidé de mettre ces ravissantes conceptions sur les vêtements pour que le monde les voit et de briser leur douceur avec un dicton effronté de lui donner ce côté «oh boy» qui me caractérise. J’aime jurer dans mes broderies ! C’est tellement amusant ! Je crois aussi que je rends mon mari fou à lui parler de broderie sans cesse. Je peux devenir tellement enthousiaste quand je trouve des pièces brodées au marché aux puces, et je n’arrive pas à me taire. Comme maintenant par exemple… Je suis tellement follement enthousiaste, juste de penser à la broderie!

Oh yessssssss !! I just love embroidery. I am actually quite obsessed with them and found it always so exhilerating to find them on my Grannys handkerchiefs or table cloth. I thought what a shame to have them sitting in a dark drawer only to be taken out once in a while. So I decided to put such delightful designs on clothing for the world to see and break that sweetness with some cheeky saying to give it that special “oh boy”. I just love swearing in embroidery ! It’s so much fun ! I also believe I am driving my husband mad with all that embroidery talk. I can get so friggin excited when I find embroidered pieces on the fleamarket and won’t shut up talking about it. Like right now for example… I am so friggin excited just thinking about embroidery !

lochers5lochers8 lochers9Cet humour décapant est devenu ta “marque de fabrique” qui te différencie à mon sens de bien des enseignes de t-shirts à messages. C’est instinctif, ou bien est-ce que tu travailles dur pour être si drôle ? / This scathing humor has become your “trademark” that differentiates you of many messages on t-shirts brands. Is it instinctive, or do you work hard to be so funny ?

(rires) Merci, mais tu sais je suis globalement une personne joyeuse. Il y a des gens qui ont horreur de ça, mais bon… ils peuvent aller tu sais où. De plus, je lis beaucoup de trucs marrants, je regarde plein de films drôles, j’ai grandi dans une famille avec une maman rigolote, j’ai un mari hilarant, une famille amusante et des amis tout aussi fun; donc si tu es entouré de tout ça tout le temps, c’est assez facile… Les gens en général ne devraient pas se prendre à ce point au sérieux tout le temps. C’est très libérateur de rire de soi, crois moi.

(laughing) Thank you but I am just generally a happy person. Some people hate it but oh well….they can go you know what. Also, I read a lot of funny stuff, watch a lot of funny movies, grew up in a funny family with a funny mom, have a funny husband, a funny family and funny friends; so if you are surrounded by all of this all the time, it’s pretty easy… People, in general should just not take themselves too seriously all the time. It’s liberating, trust me.

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Tu dirais que tes messages caustiques semblent mieux compris à l’étranger qu’en France ? / You would say that your caustic messages seem to be better understood abroad than in France ?

Mmmmh, j’ai l’impression que les gens aux États-Unis par exemple ne se soucient pas autant ce que les autres pensent d’eux, comme ici en France, où les gens s’en soucient beaucoup plus. Ils sont un peu moins “dans ta gueule” et plus subtiles… Maintenant, cela étant dit je ne pense pas que c’est une bonne ou une mauvaise chose, ils sont tout simplement très différents, mais je crois que les gens en général devrait juste se détendre un peu et ne pas se prendre trop au sérieux. C’est l’essentiel de ce que je fais. Je sais que mes créations ne sont pas pour tout le monde et je le respecte. Je crée pour me rendre heureuse et rire de moi-même et j’espère que les autres sentiront la même chose.

Mmmmh, I feel like people in the United States for example don’t care as much what other people think of them where as here in France, I think people do care much more. They are a little bit less “in your face” and more subtle…. Now, that being said I don’t think it is a good or a bad thing, it’s just very different but I do feel like people in general should just lighten up a bit and don’t take themselves too seriously. This is the whole point of what I do. I know my creations are not for everyone and I respect that. I design to make myself happy and to have a good laugh at myself and hope others will feel the same too.

lochers10La barrière de la langue te semble importante par-rapport à tes clientes françaises ? / Is the language barrier important to your French clients ?

Je le pense. L’humour n’est pas simple à traduire facilement dans une autre langue. Par exemple «I AM THE SHIT» pour les gens de langue anglaise signifie «JE SUIS LE MEILLEUR DU MEILLEUR», mais ici en France les gens le liraient comme «JE SUIS UNE MERDE», qui n’est pas la même chose du tout… haha !

I think so. Humour is not a thing that you can translate very easily in another language. For example «I AM THE SHIT» for English speaking people means «I AM THE BEST OF THE BEST», but here in France people would read it as «I AM SHIT» which is not the same thing at all… haha !

lochers11Qu’est-ce qui t’inspire pour créer ? / What inspires you to create ?

Oh c’est la musique ! Écouter de la musique rend mon esprit “aaaaaaaaah” et m’aide à créer, je vois alors toutes sortes de choses tourbillonnant dans ma tête ! Selon le type de musique que j’écoute, cela m’emmènera dans des directions complètement différentes. Par exemple David Bowie m’a fait créer ces grands yeux bleus et dorés avec les éclairs à la Ziggy Stardust et c’est certainement plus rock’n’roll. Quand j’écoute de la musique classique comme Debussy ou Chopin je créer des motifs plus délicats, comme des fleurs luxuriantes. Ne jamais sous-estimer le pouvoir de la musique…

Oh it’s music ! Listening to music makes my mind go “aaaaaaaaah” and it just gets me creating, then I see all kinds of things swirling around in my head ! Depending of what kind of music I listen to, it will take me into a completely different direction. For example David Bowie made me create those big golden and blue eyes with the Ziggy Stardust lightnight bolt and it’s definitely more rock’n’roll. When I listen to classical music like Debussy or Chopin I create the more delicate flowery and lush designs. Never underestimate the power of music…

lochers14As-tu des icônes ou des références? / Do you have any icons or references?

Bien que je travaille dans l’univers de la mode je ne suis pas vraiment la mode et je ne m’intéresse pas vraiment ce qui se passe et qui fait quoi, mais je ne me lasse jamais de regardant des vêtements vintage, avec de beaux détails et des couleurs subtiles, faits par des designers inconnus . Et uuuh ohhh, j’aime voir ce que les petites dames âgées portent ici à Paris. Elles s’habillent toujours avec style et finesse, leurs tendances sont beaucoup plus intéressantes pour moi, par rapport à ce qui se passe dans le “monde de la haute couture”… Ce sont elles mes vraies icônes et “Hipsters”. J’aimerais tellement les voir porter mes créations à leur prochaine soirée de Bingo ou leur thé entre amies ! (Rires)

Also I work in fashion I don’t really follow fashion and it doesn’t really interest me what’s going on and who does what, but I can’t get enough looking at vintage garments by unknown designers tailored to perfection with beautiful details and subtle colors. And uuuh ohhh, I like to see what older little ladies are wearing here in Paris. They still dress with such style and finesse that their trends are far more interesting to me to watch than whats happending in the “high fashion world”… They are my true icônes and “Hipsters”. I would love to see them wearing my stuff to their next BINGO night or tea party ! (laughing)

lochers12Quel conseil donnerais-tu à quelqu’un qui, comme toi, souhaite lancer sa propre marque ? / What advice would you give to someone who, like you, wants to launch his own brand ?

Allez y, mais SEULEMENT si vous êtes 100% passionné(e) par ce que vous faites et que vous trouvez du plaisir dans votre projet. Ne jamais faire quelque chose dans le but de devenir «célèbre» ou de gagner beaucoup d’argent, parce que vous ne ferez pas un bon travail, vous allez vous ennuyer et puis ce serait la fin de tout.
Aussi, si vous voulez faire quelque chose de créatif, essayez de travailler seul(e) sur les créations. Ce n’est pas facile de faire des compromis d’un point de vue créatif si deux personnes travaillent sur une création. À la fin, le design peut être bon, mais pas 100% satisfaisant pour tous les participants. Je ne pense pas que la conception soit difficile. Ce qui est difficile est la gestion d’une entreprise et c’est là dedans que vous aurez probablement besoin d’aide.

Just go for it lady but ONLY if you are 100% passionate about what you are doing and find pleasure in it. Never do anything out of wanting to become “famous” or make a lot of money because you won’t do a good job, you’ll get bored and then that would be the end of it.
Also if you like to do something creative, try to work alone on the creations. It is not easy to compromise a creative point of view so if two people compromise on a creation. At the end it might be a good design but not 100% satisfactory for everyone involved. I don’t think designing is difficult. What is difficult is managing and running a business and you probably need help there.

lochers15Ta devise préférée ? / Your favorite motto ?

Pardonnez rapidement, aimez avec tout votre coeur quel que soit ce que vous aimez, ne stressez pas au sujet du stress avant qu’il y ait du stress, essayez de voir les choses de façon positive dans tout et chez tout le monde, trouvez de vrais amis et une fois que vous les avez trouvés, ne les laissez jamais partir. Riez beaucoup, apprenez à n’en avoir rien à faire de ce que les autres pensent, parce que leur opinion n’a pas d’importance, à l’inverse de ceux qui vous connaissent vraiment. Et surtout, essayez simplement d’être QUELQU’UN DE BIEN.

Forgive quickly, love with all of your heart whatever it is you find love in, don’t stress about stress before there is even stress to stress about, try to see the positive things in everything and everyone, find great friends and once you have found them, never let them go. Laugh a lot, learn “not to give a fuck” what other people think because their opinion doesn’t matter, only the ones that truly know you. And most of all JUST BE A GOOD PERSON.
lochers6Cadeau de fin :

Merci à Nicole pour sa patience en répondant à mes questions, à sa gentillesse et sa bienveillance constantes envers moi, son amour pointilleux dans son travail ainsi que son grain de folie. ♥
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Crédit photos Chris Courtney

Have you met Nicolas Vanier ?

Nicolas Navier Odyssée Sauvage Helloitsvalentine interviewIl y a environ deux mois, j’ai eu la chance d’être conviée à rencontrer Nicolas Vanier. Ce musher aventurier, écrivain et réalisateur français, vous en avez forcément entendu parler. Ses périples en traîneau de chiens ont été médiatisés, il en fait des livres, des courts métrages, documentaires mais également des longs métrages.
Avec en tout seulement trois autres blogueurs, nous avons eu l’opportunité de rencontrer cet amoureux insatiable du Grand Nord autour de la sortie de son dernier livre : “l’Odyssée sauvage”. En 2013-2014, Nicolas Vanier a entreprit l’Odyssée sauvage, une traversée en traîneau avec ses 10 chiens, de la côte Pacifique de la Sibérie jusqu’au lac Baïkal, en passant par la Chine et la Mongolie. Soit près de 6000 km en moins de 3 mois ! La bonne nouvelle est que le documentaire “Avec mes chiens : l’odyssée sauvage de Nicolas Vanier” de 130 mn sera diffusé dimanche 28 décembre prochain à 20h50 sur M6.
À l’issue de cette belle rencontre, j’ai reçu en cadeau le livre Avec mes chiens , L’Odyssée sauvage: 600 km à tavers Sibérie, Chine et Mongolie dédicacé sur place par Nicolas Vanier. Je suis actuellement en train de le dévorer, on voyage littéralement avec le traîneau : depuis les sièges du métro, ou au fond de son lit sous la couette. Je vous le recommande comme cadeau de Noël de dernière minute !

Nicolas Navier Odyssée Sauvage Helloitsvalentine interview

Quelle est la différence entre le chien de meute et le chien en tête du traîneau ?

On confond souvent les deux. Cela n’a rien à voir; le chien de tête c’est celui à qui je vais parler, donner des directions : “à gauche”, “à droite”… Quant au chef de meute, c’est celui qui est le plus fort et qui est “en haut” hiérarchiquement. Mais il est très rarement devant, en tête du traîneau. Au contraire, il est bien souvent tout derrière, soit juste devant le traîneau, car il est très costaud et c’est là qu’on met les baraqués. Un peu comme dans une classe d’enfants : le premier de la classe est souvent le petit à lunettes (rires). Mais c’est une hiérarchie qui se fait très naturellement, comme chez les loups et cette hiérarchie, dans laquelle le musher n’intervient pas du tout, est très importante.
Mieux vaut avoir au moins trois, voire quatre chiens de tête car c’est un boulot épuisant pour lui de devoir écouter mes ordres, être à l’affût. C’est un petit peu comme une équipe de foot : “celui là il va plutôt être avant centre, celui là arrière” donc tu testes. Il y a des chiens qui aiment ça, d’autres qui sont vraiment doués, il y en a d’autres qui ne “progressent” jamais, d’autres qui commencent tout petit et qui finissent exraordinairement… Généralement c’est plus ça : ceux qui bossent régulièrement finissent au top. J’essaye de ne pas avoir de chouchou, comme une maîtresse d’école, elles ont forcément leur(s) préféré(s) et il ne faut surtout pas ! (rires)

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Comment fonctionne un chien de traîneau ?

Otchum était mon chien préféré. Trois de ses fils se sont un jour jetés sur lui et l’ont tué en l’espace de quelques secondes. Ils l’ont pris à la gorge et c’était fini. Il y avait une telle complicité entre ce chien et moi, qu’il en était un peu à part de la meute et ça il ne faut surtout pas. (Nicolas Vanier lui a dédié un roman, appelé “Otchum, chef de meute“. ndlr).
En fait, il faut que les chiens de traîneau soient attachés à la meute, comme un chien de compagnie est attaché à son maître. C’est-à-dire que du jour au lendemain, si vous les abandonnez, les chiens ne seront pas malheureux. Si vous en enlevez un de la meute, il se peut (comme un chien qu’on sépare de son maître) qu’il se laisser mourir. Ce dont a besoin avant tout un chien de traîneau c’est  de courir et d’être avec sa meute. Le rapport avec le musher, c’est de l’amitié, de la complicité, voire de l’amour, mais ce n’est pas un besoin. À l’inverse d’un chien de compagnie comme le Labrador, qui a un besoin physique d’être avec son maître, eux ce n’est pas le cas. Le manque ils l’ont pas rapport à la course et la meute. Ils peuvent courir 150km en 10h d’affilées. Mes chiens sont en forme !

Quelle race de chien est-ce ?

Elle est issue d’un croisement entre un chien laïka de Sibérie et une chienne groenlandaise, suivi d’un autre croisement avec une chienne alaskan. Cette meute exceptionnelle se caractérise par son endurance (laïka et alaskan) et sa rapidité (alaskan) ainsi que par une grande résistance (groenlandais et laïka). Les dix chiens qui ont participé à l’Odyssée sauvage sont Burka (la chienne de tête), Quest, Happy, Kali, Kamik, Kazan, Unik, Miwook, Dark et enfin Wolf (le chef de meute). L’idéal c’est d’avoir 2 femelles pour 8 mâles. C’est un bon équilibre, pas plus de femelles ! (rires)

Nicolas Navier Odyssée Sauvage Helloitsvalentine interview

En temps que musher, quel est ton rôle ? As-tu des moments de “relâchement” où tu fermes les yeux et laisse les chiens faire ?

Ah non, jamais. Sinon tu le payes très cher. Un moment d’inattention et c’est fini. De plus, on a jamais vraiment complètement le contrôle sur ses chiens; comme un cheval qui a besoin de sentir sur son dos que le cavalier tient la route. Il faut de la confiance, c’est ce qu’il a de plus important. Cela reste des chiens qui ont un esprit de meute, si jamais un lapin se mettait à courir devant leur nez, ils seraient capables de foncer à sa poursuite. C’est ça qui est “sympa” aussi, ce n’est pas une machine ! C’est de l’expérience, ça t’arrive une fois, deux fois et puis après avoir marché 40km par -40° derrière ton traîneau pour le récupérer, ça te sert de leçon. Tu ne recommences plus ! (rires)
Pour la petite histoire, la fois où c’est arrivé, ma femme et mes enfants ont appris que j’étais décédé par la radio. Même pas par le Quai d’Orsay, mais par la radio de la Police montée canadienne qui leur ont dit : “De toute façon il n’y a aucune chance, par cette température de survivre”. Le traîneau a été repéré mais pas moi (c’était à l’époque de l’Odysée Blanche, un voyage de 8 600 km en traîneau de chiens de Skagway (Alaska) jusqu’au Québec en moins de 100 jours, en 1999, ndlr). Vous savez comment sont les média… Enfin cela s’est très bien terminé, j’ai marché en suivant les traces des chiens et puis je suis arrivé, j’avais soif et faim. J’ai donc bu et mangé et puis je suis reparti ! (rires)

Nicolas Navier Odyssée Sauvage Helloitsvalentine interview

Dans ce genre de cas rare, tes chiens le sentent que tu n’es plus là, derrière le traîneau ?

Oui, ils le sentent et le pire c’est qu’à part être dans une montée, ils ne peuvent pas s’arrêter. Le traîneau glisse… Donc si jamais les chiens décident de s’arrêter, ceux qui sont juste devant le traîneau se prennent immédiatement 250 kg de poids dans l’arrière train, ils vont logiquement plutôt accélérer. Le frein se situe au niveau du pied sur le traîneau, c’est très étudié. Deux pointes à glace, un truc spécial pour la neige, enfin ça ne semble pas mais c’est bien étudié, car avec dix chiens au galop dans une descente, tu peux te faire très très mal si tu n’as pas des freins dignes de ce nom. J’ai des copains qui sont morts, j’en ai un autre qui est en chaise roulante. C’est dangereux et angoissant car on a dix vies en plus de la sienne entre ses mains.

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Si jamais un de tes chiens est malade ou ne peut pas courir ?

Je le mets dans le traîneau, couché. On les habitue, cela fait partie de l’entraînement. Il faut un an et demi d’entraînement minimum avant d’entreprendre un voyage comme celui là. Il faut qu’ils aient entre 4 et 5000 km de course dans les pattes. Comme un marathonien, c’est beaucoup d’entraînement. De vrais athlètes.

Il y a une grosse communauté de mushers en France ?

On est environ 200. Mais ce n’est pas une très belle communauté, car on est peu en France et au lieu d’être solidaires, les mushers n’arrêtent pas de se taper sur la gueule. À l’inverse de l’univers de la voile, où il y a une belle solidarité en France, ou par-rapport aux mushers au Canada où là aussi il existe une grande solidarité. Je ne sais pas pourquoi en France c’est complètement pourri. Peut-être parce qu’il y a deux organisations qui chacune a son réseau et où tout le monde se tire dans les pattes ? Je n’ai cessé d’essayer d’œuvrer avec quelques mushers intelligents, pour que cela cesse et qu’on s’aide les uns et les autres. Ce n’est pas pro et j’espère que cela va changer. Mais peut-être parce que c’est tout simplement la France et qu’en France c’est comme ça ?
Le mushing est un mode de déplacement indien et inuit au départ. Les indiens pour tracter des charges sans être derrière le traîneau, alors que les inuits si, pour se tracter eux avec des charges, pour la petite info.

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Au niveau de l’environnement, est-ce que ce genre de voyage t’a fait prendre conscience de certaines choses ?

Oh oui, beaucoup ! Je n’en avais rien à faire au début de l’environnement, quand j’ai commencé. Tout simplement car j’étais un amoureux de la nature, émerveillé par ce que je voyais. Si je suis devenu un défenseur de l’environnement depuis dix ans, c’est parce que j’ai vu de mes propres yeux le Grand Nord se défigurer. À partir de ce moment là, j’ai réalisé que je ne pouvais plus voyager uniquement pour mon plaisir et que j’ai commencé à me servir de la tribune que les média m’offraient pour en parler, des moyens que l’Éducation Nationale m’offraient pour entreprendre des opérations avec les enfants. Je me suis mis aussi à travailler avec des entreprises, car on ne peut de toute façon pas voyager sans voir, malheureusement. Tous ceux qui voyagent et photographient comme Yann Arthus-Bertrand, Nicolas Hulot, Jean-Louis Etienne et bien d’autres, sont tous devenus des témoins engagés de l’environnement. Ils le sont devenus par la force des choses, alors que ce n’était pas leur “combat” au départ; mais en voyageant ils ont vu ce que la planète devient.
Pour ma part, j’ai beaucoup travaillé avec des scientifiques pour comprendre. Je sais ce qu’est le réchauffement climatique, le méthane sous la couche d’ozone, le problème de l’ours polaire, de la banquise dont je pourrais vous parler pendant des heures. L’itinéraire que j’ai suivi il y a dix ans sur la banquise dans le Grand Nord, je ne pourrais plus le suivre aujourd’hui car elle a disparu et ne reviendra pas. J’en ai à foison des exemples comme ça et j’ai envie de le dire car on me croit : je n’ai aucune finalité politique, économique; car on doute de tout et de tout le monde, de nos jours. Les gens savent que je parle avec mon cœur, que je ne fais pas de greenwashing.

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La solitude ne te pèse pas trop quand tu pars en expédition ?

Je ne me sens jamais seul, j’ai mes chiens avec moi. Les gens en Mongolie, en Sibérie sont extrêmement accueillants et chaleureux. Quand j’arrivais dans un village, les enfants accouraient. Il n’y a pas un village dans lequel je suis arrivé où on ne m’a pas tout offert, tout proposé. À un tel point qu’il m’est arrivé de dormir dehors par -50° dans la neige, avec un village à 2km, sachant que si j’arrivais jusqu’au village, je n’allais pas pourvoir dormir avant deux ou trois heures, tant j’étais fatigué ! Les gens font la fête, boivent de la vodka… J’ai des souvenirs de nuits où j’arrivais complètement crevé en n’ayant qu’une envie : dormir au chaud, mais non, c’était partie pour trois heures de fiesta. (rires) En revanche, j’ai beaucoup d’admiration pour des gens comme Jean-Louis Etienne, qui est parti tout seul avec son traîneau. Je lui demandais “Mais comment tu fais ?”. Moi j’ai mes chiens autour de moi, tu les caresses, ils sentent si tu ne vas pas bien et viennent se coller à toi. Ça redonne de la pêche ! Ton traîneau tu le caresses, bon bah… (rires) tu es seul !
En revanche, j’ai dessiné mon itinéraire pour essayer de voir un tigre de Sibérie, mais manque de pot, je n’en ai vu aucun ! J’ai fait 6000 km pour en voir un, mais bon, pas de chance.

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Tu n’as jamais eu de soucis avec des loups ?

Si tu laisses tes chiens seuls, c’est quasiment systématique. En revanche si tu dors près d’eux, jamais de problème. Je dors à 3-4 m de mes chiens, jamais plus loin, à cause des loups justement. Les loups ont cette espèce de méfiance innée, même s’ils n’ont jamais vu un homme de leur vie. Jamais ils n’attaqueront un être humain, ce qui est très étrange. J’en ai vu qui étaient maigres, qui avaient faim et qui m’auraient bien croqué. Mais j’ai la prétention de très bien connaître le sujet des loups, que j’ai beaucoup étudié et avec qui j’ai vécu pendant un an pour le film “Loup”.
J’ai des photos des petits loups partout sur moi, je les ai vu grandir. De toute façon je voyage sans arme. Mis à part les tigres qui peuvent éventuellement attaquer, aucun autre animal sauvage n’attaque l’homme.

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Ton prochain voyage ?

Je pars dans quelques semaines pour la Yukon Quest, départ le 7 février 2015. Le plaisir de faire 2000km avec 30 autres attelages. C’est vraiment un truc fou, on dort 1h30 par nuit par nuit pendant dix jours (rires) ! C’est voir des aurores boréales, on traverse le Canada, l’Alaska, c’est le premier arrivé… c’est vraiment génial. Il y a de sacrées nanas qui participent également et ont parfois un petit plus par-rapport aux hommes : leur résistance, leur endurance et elles vont plus loin dans leur rapport aux chiens, pour des raisons qu’on analyse encore pas très bien. Mais elles parviennent parfois à obtenir les 2-3 % de plus de leurs chiens qu’un homme n’arrivera pas à avoir.

(Pour info, cette célèbre course de traîneaux à chiens course reproduit le trajet qu’ont suivi les chercheurs d’or, en 1897, pour rejoindre le Klondike : 1 600 km entre Whitehorse au Yukon et Fairbanks en Alaska. Elle est connue pour être la plus difficile du monde, en mettant l’accent sur l’endurance, le courage et les facultés d’adaptation et d’improvisation des concurrents et de leur attelage. En effet, chaque équipage a pour obligation de transporter l’intégralité de ses provisions et de son matériel, soit 200 kg. Les mushers et leurs chiens sont soumis à des températures extrêmes, jusqu’à -60 °C, aux vents, à la neige et aux caprices du relief. Nicolas a participé à la Yukon Quest en 1996 et en 2003. 12 ans plus tard, il reprendra le départ de cette course mythique, mais avec l’objectif, cette fois-ci, de gagner).

Nicolas Navier Odyssée Sauvage Helloitsvalentine interview

Un immense merci à Olivia, Pierre et Chloé pour cette très belle rencontre et les photos de l’Odyssée sauvage, gracieusement fournies à titre illustratif !
Merci mille fois à Nicolas Vanier pour sa gentillesse, sa disponibilité, le partage de ses récits d’aventures, sa convivialité et pour son livre dédicacé. Il me tarde de regarder le documentaire ce dimanche.
La page Facebook officielle de Nicolas Vanier, pour être tenu(e) informé(e) de son actualité.

Have you met Scarlette Joubert ?

marlette1Le début du mois signifie un nouvel article “Have you met ?” Du moins, je me mets la pression pour continuer cette rubrique qui semble vous plaire, suite à votre enthousiasme sous le précédent !
Aujourd’hui, je vous présente Scarlette Joubert, co-fondactrice de Marlette. Vous devez pour la plupart connaître cette marque de préparation de gâteaux, pains, pâtisseries et apéritifs bio (certains sans gluten), à réaliser à la maison et ce, même quand on se croit nul(le) en cuisine. Les préparations Marlette se présentent sous forme de paquets en carton, contenant un sachet de farines et mix de produits secs, auxquels vous n’avez plus qu’à rajouter des œufs, du beurre, un peu de lait… selon la recette choisie.
Idéal pour enfourner rapidement des cookies (souvenez-vous, je vous les ai montré ici), un fondant au chocolat, des blinis au sarrasin ou bien encore des financiers, si vous recevez de la visite et n’avez pas envie de passer la journée devant vos casseroles. Pour celles et ceux qui aiment cuisiner, ces préparations sont de toute façon très pratiques et idéales en cas de petit creux à l’heure du goûter…

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Qui est derrière Marlette et pourquoi “Marlette” comme nom de marque ?

C’est un mix entre le prénom de ma sœur Margot et le mien, Scarlette. Margot elle, est diplômée d’AgroSup et moi je suis diplômée en management en hôtellerie international à Vatel Bordeaux. Nous avons décidé de simplement utiliser nos prénoms comme nom de marque, tout bêtement ! Marlette existe depuis 4 ans maintenant.

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Comment t’est venue l’idée de créer ta marque de préparations de gâteaux ?

Avec ma sœur on a toujours été fans de cuisine et il fallait qu’on monte quelques chose. En plein milieu de ma License et après une année passée à Sydney, je suis rentrée et en devant reprendre mon Master je me suis sentie un peu découragée. Je voyais Margot faire ses préparations de pain dans notre cuisine, chez nos parents à l’île de Ré, ça me donnait envie de faire comme elle.
Comme elle est très fan de produits bio, désireuse de tout fabriquer elle même, épicurienne, elle s’est un jour acheté plein de farines bio chez un producteur local pas loin de la Rochelle. Dans la foulée, elle s’est amusée à créer plein de pains différents durant l’été où je suis rentrée d’Australie. Cela m’a donné envie de m’y mettre aussi. J’ajoutais ma touche : des carrés de chocolat, du sésame, des raisins secs, plein de choses sympas en plus de réfléchir à de nouvelles recettes avec elle. En est ressortie une idée commune : faire quelque chose de ça, car sincèrement dans les magasins, quand tu as envie de cuisiner mais que tu n’as pas forcément le temps, à part une marque de préparations hyper industrielle qui existe… Il n’y a rien !

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Et la suite, ça s’est fait comment ?

Afin de se trouver une identité visuelle, j’ai fait appel à mes copains graphistes. Notre logo est à la fois très simple mais efficace : pas besoin de chichis en fait. Nos préparations sont simples et sans ajouts chimiques, donc il fallait que cela se ressente au premier coup d’œil.
Jamais de sucre raffiné, que du sucre de canne, des farines de blé écrasé à la meule de pierre, tout est 100% bio. Ensuite, il a fallu créer des recettes faciles à faire chez soi, même quand on ne sait pas trop cuisiner. La première année, Margot et moi avons empaqueté 50 000 sachets de préparations nous mêmes ! Et comme à l’époque on préparait encore tout ça dans la cuisine de nos parents à l’île de Ré, on s’est équipées d’une bétonnière qui mélangeait pour nous de grandes quantités de farines, de chocolat, etc. Tout le monde autour de nous est venu nous aider : famille, copains et ensuite c’est allé assez vite. On a été repérées au Salon “Saveurs” par le Bon Marché et les Galeries Lafayette, heureux de lancer des petites marques indépendantes. On est aussi très épaulées par KusmiTea, qui nous aide à grandir, à nous développer. C’est très cool !
Maintenant, on est vendues dans 200 points de vente en France et dans une centaine de Marks & Spencer en Angleterre !
Aujourd’hui on a surtout notre première vraie boutique : le Café Marlette, qui a ouvert depuis 6 mois. Il y a une heure de queue chaque dimanche pour le brunch… Tu y crois ?!

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Marlette c’est devenu plus qu’une petite entreprise alors ?

C’est fou, on a vu grandir une petite communauté autour de nous ! Nos client(e)s utilisent les réseaux sociaux pour poster des photos et des vidéos de leurs préparations Marlette. Ils se donnent des conseils entre eux, expliquent qu’eux, rajoutent tant de grammes de beurre au lieu de ce qui est écrit au dos du paquet, afin de transformer légèrement la recette à leur goût… C’est incroyablement chaleureux ! Moi, par exemple, j’utilise la base de préparation à cookies pour en faire un crumble aux pépites de chocolat : c’est une tuerie ! Pareil pour notre cake nature, on écrase des bananes dedans avec des morceaux de chocolat : ça donne un très bon Banana Bread au chocolat. C’est notre valeur ajoutée au Café Marlette, on personnalise un peu nos recettes.
Par contre, on ne partira jamais dans des préparations sans œufs, sans beurre, sans rien : on aime trop la bonne bouffe simple pour s’en passer. Il n’y a qu’à voir notre brunch, on utilise vraiment des matières premières de très bonne qualité. Notre différence : tu peux refaire chez toi ce que tu as dégusté chez nous. Tu as aimé le gâteau ? Cool, tu peux repartir avec la recette !

Que peut-on vous souhaiter pour la suite ?

D’ouvrir d’autres Café Marlette dans Paris ? On verra un peu plus tard pour la province et l’étranger… (rires)

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Café Marlette
5, rue des Martyrs
75009 Paris

Les horaires :
lundi : fermé
mardi – vendredi : 8h30 -19h30
samedi : 10h -19h30
dimanche : 10h – 18h

Formule petit déjeuner : 12,50€
La semaine, au déjeuner, sandwich : 7,50€ ; sandwich + pâtisserie : 10,50€ ; salade ou soupe + cake salé : 9,50€ ; assiette de saison (velouté, salade et cake salé) : 13,50€
Le week-end, brunch à 24,90€

Have you met Agathe Audouze ?

pinson5Quatrième volet de ma rubrique “Have you met ?” que j’aimerais plus régulière.
Il faut dire qu’entre dénicher un talent ou une personne créative, caler un rendez-vous, réfléchir à des questions à lui poser, interviewer la-dite personne talentueuse et préparer un article, c’est une sacré somme de boulot. Est-ce que c’est une thématique qui vous plait assez pour que je la continue dans le temps ? C’est important pour moi de savoir si ce le contenu que je partage ici vous intéresse. Les commentaires, sous chaque article, sont là pour pour que vous vous exprimiez, n’hésitez pas à me donner votre avis ou me faire part de votre ressenti, je vous lis avec attention !

Mais qui est cette fameuse Agathe, mentionnée dans mon titre ?
Agathe est la co-fondatrice des deux Café Pinson, à Paris. Souvenez-vous, nous étions allées entre copines en avril 2013 et j’avais posté un article dans la foulée. Nous nous sommes rencontrée au second Café Pinson, celui que je ne connaissais pas, situé au 58 rue du faubourg poissonnière, Paris 10ème. C’est un peu transpirante après mes 9,2km de vélo et stressée par ma quasi traversée de Paris à l’heure du déjeuner, que je la rejoins. Elle est déjà là, souriante et élégante avec ses cheveux courts plaqués en arrière.
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Qui es-tu Agathe ? 

J’ai longtemps travaillé dans l’univers de la mode et des cosmétiques, avant de changer de cap de façon plutôt radicale, vers la trentaine. Moment où j’ai découvert de mes hypersensibilités alimentaires (au blé et aux produits laitiers) et où j’ai eu deux enfants. Entre mes deux grossesses et ma conscience écolo, je me suis d’un coup passionnée pour la naturopathie et ai fait beaucoup d’expériences dans ma cuisine…
Cela a pris 9 ans à Agathe pour changer radicalement sa façon de manger et de ça, en a découlé l’envie de partager ce qu’elle avait découvert. Long, oui. Mais entre le moment où on découvre ce qu’on aime et ce qu’on applique en faisant ses courses en changeant ses habitudes, il faut du temps. Puis l’idée lui est venue d’aider des personnes dans la même situation qu’elle. D’aller un cran plus loin et de créer un lieu dédié.

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Comment l’aventure Café Pinson est-elle née ?

Agathe a rencontré Damien, féru de restauration et dans la même démarche qu’elle, pour qui ce projet avait du sens. C’est comme ça que ça a démarré, tout bêtement. Un duo qui a fonctionné immédiatement avec l’envie commune d’ouvrir un restaurant.
Il n’y avait pas d’endroit comme ça dans Paris : où tout est bio, végétarien, sans gluten, sans lactose mais où la cuisine est vraiment bonne, saine, simple mais inventive. Depuis fin 2012, la fréquentation du Café Pinson du 6 rue du Forez, dans le 3 ème est un réel succès. Il est par ailleurs tout le temps pris d’assaut, il est conseillé de réserver pour le brunch du dimanche. La seconde adresse a ouvert début 2014.

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Quel type de nourriture peut-on déguster au Café Pinson ?

Je me suis tout d’abord demandé “Qu’est-ce que j’aime et qu’est-ce qui pourra plaire ?” Pas évident de partir d’une page blanche et de se lancer dans des recettes. L’envie d’Agathe était de rester dans une registre culinaire français (exit les brownies, cupcakes, etc.) avec en basique constant la madeleine, la mousse au chocolat sans beurre (mais au citron ! Original, non ?) car ce sont ses racines. Et puis il y a déjà des coffee shop à Paris qui proposent ce type de desserts…
La base : des aliments tous bio. Car ce qui me tenait vraiment à cœur, m’explique Agathe, était de prouver à tous que manger bio n’est pas une punition ou forcément sans saveur. Bien au contraire ! Il y a une vraie richesse au niveau des superaliments (graines germées, spiruline, kale, matcha, chia…) et peu de gens le savent. En venant manger ici, la plupart découvrent cet éventail de choix, de goûts riches et de textures surprenantes. Nous proposons aussi des jus minute, qui changent chaque jour et en fonction des légumes et fruits de saisons. Dans votre assiette, vous aurez du cru (rawfood) des cuissons basse température, des céréales complètes, aucun produit laitier ni aucun produit d’origine animale. De toute façon, tout est préparé avec amour, par des cuisiniers qui sont (pour la plupart) eux-mêmes végétariens ou intolérants au gluten. Ce sont des passionnés, pas de simples employés qui appliquent ce qu’on leur impose comme menu.

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La déco, on en parle ? Non mais wahouuuu. Qui est derrière ça ?

Les deux adresses portent la signature de Dorothée Meilichzon, architecte d’intérieur. Elle a également réalisé la déco de l’hôtel Paradis, le Fish club, le Beef, l’Expérimental cocktail club… À 31 ans, cette diplômée du Strate Collège de Sèvre et de la Rhode Island School of Design manie l’art du mixage de styles comme personnes. Nous avons donc un style vraiment unique au sein de nos deux adresses, avec quelques points communs comme le carrelage géométrique à l’entrée, des imprimés graphiques sur les fauteuils confortables, mais surtout un style “méli-mélo” qui plait énormément. Les comptoirs centraux (qui font aussi office de vaisselier) donnent le ton de la cuisine : des salades aux desserts, on peut voir tous les plats du jour et décider du menu. Parce que nous aussi, on aime bien voir ce qu’on va manger !
En ce qui me concerne (moi, Valentine) je confesse avoir enchaîné cette rencontre déjeuner/ interview par un teatime/ goûter avec une amie et avoir squatté le lieu pendant plusieurs heures, sans voir le temps filer. On y est si bien !

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En dehors des Café Pinson, où peut-on vous trouver ?

Comme autre activité nous faisons aussi traiteur, pour des événements de marques avec qui on est dans le même état d’esprit (type Lush, Dr Hauschka, le nouveau corner Anthropologie au BHV…). Il y a de plus en plus de demandes dans ce domaine, car la nourriture saine est de plus en plus privilégiée.
Mais Agathe, super maman qui a plus d’un tour dans son sac, a également trouvé le temps de créer avec Myriam et Allon, des amis, le blog “La Minute Papillon” qui a pour but de partager des recettes, des adresses sympa, des conseils simplissimes à intégrer dans son quotidien. L’objectif de ces 3 gourmands est de montrer comment, en modifiant de toutes petites habitudes du quotidien, nous pouvons tous avoir un impact incroyable sur notre santé et notre corps. La révolution douce est en marche !

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Mille mercis Agathe pour ce rendez-vous délicieux (nourriture incluse).
Longue vie aux deux Café Pinson !

Café Pinson 3eme
6 rue du Forez, Paris 3eme.
Tél : 09 83 82 53 53
Du lundi au vendredi de 10h à 19h, samedi de 10h à 19h, dimanche de 10h à 18h
Conseil : venir tôt pour ne pas faire la queue dehors ou réserver

Café Pinson 10eme
58 rue du Faubourg Poissonière, Paris 10eme.
Tél : 01 45 23 59 42
Du lundi au mercredi de 8h30 à 19h, du jeudi au samedi 8h30-22h, fermé le dimanche.

Have you met Reha Hutin ?

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Quand j’ai reçu ce mail, me proposant d’interviewer en tête à tête Madame Reha Hutin, présidente de la fondation 30 Millions d’Amis, je crois que je n’ai jamais été aussi heureuse d’avoir la possibilité de poser des questions à quelqu’un.
Vous n’ignorez pas que la cause animale est un sujet qui me touche, à titre personnel. Je relaie des pétitions, news et articles que j’estime devoir être relayés, mais je me censure énormément et ne partage pas un dixième de ce que je vois passer, au quotidien. D’une part car trop d’information tue l’information et d’autre part car je risquerais de faire mal passer le message. Je tiens un blog « mode » et « lifestyle » (puisqu’il faut coller des étiquettes sur tout), mais cela ne me résume pas et ne dit pas qui je suis, ni les valeurs que je soutiens.
Aussi, peut-être que certain(e)s d’entre vous passeront leur chemin en comprenant que cet article ne sera pas axé sur un look ni sur une balade à vélo, mais cela m’importe tellement plus que de partager un peu de futilité, certes bien agréable !
Reha Hutin est une femme bavarde, pétillante, altruiste et classe. Elle n’a pas attendu mes questions pour commencer à me raconter des anecdotes de son quotidien qui va à 3000 à l’heure, ni ses combats pour les animaux. Hors interview, elle m’a parlé de Mabrouka, la mascotte berger allemand de l’émission de télé 30 Millions d’Amis, qui nous a quittés en 2006, ainsi que de tous ses animaux (chèvres, âne, cheval, poules, chat…) qui l’entourent au quotidien et plein de petites choses que j’ai souhaité garder pour moi.
Je vais essayer tout de même de retranscrire l’heure complète (!) d’échanges que nous avons eus, en étant concise et que ses propos soient respectés.

Quel est votre quotidien au sein de la fondation 30 Millions d’Amis ?

Alors, on arrive au bureau et on a des dizaines de mails au sujet de maltraitance. Des gens qui nous demandent de l’aide, sans parler de nos 300 refuges. Ils appellent au bureau et selon la période de l’année le sujet varie : les abandons, là c’était pour le statut juridique de l’animal, la nouvelle campagne qui arrive pour cet été… Ce sont des cas précis, sinon. Là il y a 60 chevaux qui ont été sauvés, il faut organiser leur transport, voir où les placer, juridiquement aussi être en accord avec le juge qui a ordonné ce retrait des chevaux à leur propriétaire qui les maltraitait, se porter partie civile pour essayer de faire condamner ce dernier. On a en moyenne dix cas par jour de ce type à traiter.
Sans parler des campagnes, sensibiliser la presse pour qu’ils fassent passer le mot (elle me montre la prochaine campagne qui va sortir bientôt, contre les abandons en période de pré grandes vacances). Contre les abandons, on a mis en place tout un tas d’outils pour accompagner les gens. C’est complètement gratuit, les gens peuvent l’avoir sur notre site internet : c’est le kit des vacances. Dedans vous avez le dictionnaire, conseils, petits jeux, cartes postales et médaille à accrocher au collier de votre chien ou chat. En plus de ça, vous avez l’application smartphone qui vous indique selon la région où vous partez, toutes les plages, hôtels et lieux qui acceptent les animaux. On apporte cette assistance pour que les gens n’abandonnent pas leur animal.
Par rapport aux chiffres officiels, on ne sait pas trop, quand j’ai commencé il y a des années, on parlait de quatre cent mille abandons. Maintenant on en est à soixante mille. Mais ce qui est horrible c’est les chats, car les gens croient qu’en jetant leur chat dehors, il va se débrouiller tout seul. Mais en fait, pas du tout ! Il y a aussi des hamsters et des furets qui sont abandonnés…

Est-ce que le fait de ne pas être vegan est selon vous un frein à soutenir la cause animale ?

C’est là que je suis très triste de voir que c’est dans nos rangs qu’on nous critique le plus, qu’on se fait le plus attaquer. Il n’y a qu’à voir avec le statut juridique de l’animal (en apprendre plus) on a eu un consensus énorme de la part de tout le monde : députés, fondation Bardot, etc. Quand même : on fait accepter une évidence ! Cela fait plus d’un siècle qu’on attendait ça, l’animal n’est pas un meuble. Eh bien il n’y a que des associations de défense animale pour se plaindre que ce n’est pas assez. Ça c’est moche. Parmi ces gens, il y a des vegan et d’autres non.
L’homme est carnivore. Moi par exemple, je mange les œufs de mes poules : j’ai des poules de douze ans dans mon jardin. En dehors de ça, je n’aime pas la viande. En plus quand on voit des reportages horribles sur l’élevage intensif, où les vaches ne sont que de la chair vivante, enfermées dans des cages trop petites pour qu’elles bougent, mais quand on a vu ça on n’a même pas envie de manger de la viande !
Ce midi par exemple, je suis sortie m’acheter un sandwich végétarien et en terrasse des cafés ils étaient tous attablés avec de gros steacks devant eux, mais les gens sont en train de se tuer avec ça, c’est mauvais on le sait.
Mais là, critiquer le fait d’être vegan ou pas, c’est n’importe quoi. On est une énorme communauté de gens qui soutiennent la cause animale et c’est ça qu’il faut retenir. Bienvenue dans la protection animale : il faut prendre des coups ! (rires)

Ce changement du statut juridique de l’animal, comment y êtes vous parvenu ?

C’est un travail énorme, cela ne se fait pas comme ça du jour au lendemain. Il a fallu convaincre les députés, leur prouver par les faits et que surtout cela ne sert à rien de vociférer et s’énerver.
Pour l’histoire de la fourrure de peaux de chats et de chiens, j’étais partie en Chine avec une caméra cachée. Il y avait des tas énormes de peaux empilées… Vous imaginez votre chat, là ? Bon, on revient avec ces images en France, je suis allée voir les pouvoirs publics avec en ayant également découvert que ce commerce était arrivé en France : j’ai trouvé des manteaux en peaux de chats en boutiques à Paris ! Pour appuyer ces images, on a pris un chat vivant et on l’a posé ici même, sur mon bureau avec une peau de chat de la même couleur… Quelle horreur. Là, quand même, on a commencé à leur faire comprendre qu’on peut porter son chat en manteau, que c’est possible. À partir de là, il a fallu huit ans pour arriver à faire interdire ce commerce en France. Pour ça, il a donc fallu aller chercher les preuves, faire des analyses ADN, prouver que c’est bien une peau de chat ! Sinon ils ne nous croyaient pas.
La même chose s’est passée en Suisse : trafic de peaux de chats ! Évidemment, ils ne font pas partie de l’Union Européenne. Du coup à nouveau on recommence, je suis allée voir le président de la Confédération Suisse… Tout ça pour dire que c’est un énorme combat et qu’il y a des moments où on nous déteste.

Est-ce que relayer des choses sur les réseaux sociaux aide, concrètement, à faire évoluer les choses ?

C’est génial ! Depuis 5-6 ans, les gens qui auparavant pouvaient dire « j’aime les animaux » sont beaucoup plus dans la démarche « j’aime les animaux, je veux agir, qu’est ce que je peux faire concrètement pour aider ? » Moi j’appelle ça la génération 30 Millions d’Amis. En ça les réseaux sociaux sont fabuleux, ils servent à mobiliser les gens. Il y a quelques années on était tous seuls, à se battre.
Par exemple, avec l’histoire de la fourrure de chats, on est allés dans les classes et les maîtresses ont mis au point tout un programme sur un trimestre. D’ailleurs nous n’allons pas les chercher, ce sont les maîtresses d’écoles qui viennent vers nous. Nous mettons tout en œuvre pour leur fournir ce qui leur faut. Il y a aussi l’Assemblée Nationale des enfants. Enfin, ce qui est primordial, c’est qu’il y a aussi des intellectuels qui se mobilisent. Il y a 25 philosophes, intellectuels, scientifiques qui parlent de nous et embrassent notre cause, donc les gens se disent tout d’un coup « Tiens ! C’est sérieux ». Ça a changé les mentalités.

La plupart des expérimentations sur les animaux sont absurdes et inefficaces, alors pourquoi continuent-elles ?

On essaye juridiquement de faire au mieux, notamment contre l’expérimentation animale. Il faut que ce soit quelque chose qui viennent de l’Europe et on est très actifs, vis à vis des députés européens. Nous sommes en train de financer une méthode alternative pour créer de la peau. Mais c’est très difficile car les chercheurs ont accès à toutes ces vies, dont ils disposent comme ils veulent, il n’y a aucune réglementation. Par contre, nous n’avons aucun accès aux chiffres et on se demande pourquoi des milliers d’animaux donnent leur vie. Le modèle animal n’est pas bon. Par exemple les animaux supportent très bien l’arsenic alors que nous, nous en mourrons. Donnez du chocolat à votre chat et il en meurt, c’est du poison pour lui, alors que nous pouvons en manger sans problème.
C’est criminel pour eux de les utiliser mais également pour nous, car nous ne sommes pas faits pareil. Mais le fait d’avoir une émission à la télé depuis 38 ans aide aussi à en faire prendre conscience. Il y a quinze ans, ils ont voulu implanter une usine de reproductions de Beagle à Montpellier (le Beagle est une race de chiens avec une tête bien ronde, ils sont très gentils et ne mordent jamais), destinés aux expérimentations sur eux, en laboratoires. Le jour où on a diffusé les images de violence qui était infligée à ces pauvres chiens, notre pétition a atteint un million cinq cent mille signatures contre les tests en laboratoires sur les animaux.

Quels sont vos prochaines grosses actions ?

On n’a jamais fini. Quand on a fini là, on a besoin de nous ici. Quand ce n’est pas le scandale de la viande de cheval, les animaux dans les cirques, c’est la maltraitance… Tous les jours il y a un truc qui tombe, avec internet en plus ceux qui se filment et partagent leur vidéo de violence. Il faut être prêt, envoyer nos avocats attaquer ces individus, créer des pétitions… Mais avec le statut juridique de l’animal modifié, j’espère que les peines vont être vraiment alourdies. Même si c’est un tout petit pas, on ne pourra plus juste leur mettre une petite amende ou un mois avec sursis : un animal n’est pas une chaise.

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Un immense merci à Olivia M. qui a rendu cette rencontre possible, ainsi qu’à Reha Hutin et son équipe, pour le temps qu’ils m’ont accordé et leur combat quotidien.
On est avec vous, surtout continuez !!

J’ai enregistré cette conversation grâce au Dictaphone Digital Voice Tracer 5000 PHILIPS offert par Olivia T. :)

Je portais :
Cardigan H&M (old)
Jean Monki

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